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Gaetano Donizetti est né le 29 novembre 1797 à Bergame dans un milieu très pauvre. Il était le cinquième d'une famille de six enfants dont deux montrèrent des dons pour la musique bien que personne de la famille n'ait été musicien. Son frère Giuseppe, de neuf ans son aîné, fut chef de la musique auprès du pacha de Constantinople. En 1806, Gaetano entre à la nouvelle école de musique de Bergame. Il y est admis comme élève de chant et de clavecin. Mayr, alors son professeur de musique, sut déceler son talent et l'envoya étudier en 1814 auprès du père Mattei, le maître de Rossini jusqu'en novembre 1817. Auprès du maitre, il perfectionne ses connaissances en matière de composition de symphonies et de quatuors. Dès cette époque, il compose avec une rapidité étonnante. Une symphonie datée du 19 novembre 1816 porte la mention suivante : "faite en une heure et quart".

Donizetti rentre à Bergame en 1817. Il rencontre l'imprésario Zancla pour lequel il composa un opéra et le librettiste Merelli. Mayr passe commande d'un opéra au jeune compositeur. C'est la création de Zoraïde di Granata en janvier 1822 qui connaitra un remarquable succès au teatro argentina de Rome. A sa sortie, le public en liesse forme une haie d'honneur pour l'acclamer. Ce triomphe entraîne une série de commandes qui consacre Donizetti compositeur d'opéras à plein temps. La même année, il donne à Naples et Milan deux autres pièces : La Zingara et I pirati. Son emploi ressemble fort à celui de Rossini : Rome, Gênes, Palerme... De 1822 à 1830, il n'écrit pas moins de 26 opéras. Il composa l'Elisir d'amore, l'un de ses plus célèbres, en deux semaines. Il se découvre aussi des talents exceptionnels dans le rôle de Chef d'orchestre. Il est à l'origine d'importantes inovations dans l'utilisation des timbres de l'orchestre. En 1828, il épouse Virginia Vasselli, fille d'un grand juriste romain, qu'il adore. Le jeune couple s'installe à Naples. Cette période heureuse sur le plan familial l'est aussi dans le domaine musical. Sa renommée, déjà inférieure à celle du maître Rossini, est un peu éclipsée par une étoile montante : Bellini. Le public lui préféra toujours ce dernier qui, de plus, était déjà célèbre à l'étranger.

Donizetti franchira lui aussi les frontières avec Anna Bolena, opéra tiré de la nouvelle de Walter Scott Anne Boleyn, acclamé à Paris, Londres, Vienne... Celui-ci est rarement représenté aujourd'hui. Ensuite c'est Lucrezia Borga en 1833. Parallèlement à ce succès, il poursuit une activité de professeur de musique au Conservatoire de Naples. En 1834, il est nommé professeur de contrepoint au Collège royal de musique de Naples. En septembre 1835, il connait son plus grand triomphe avec Lucia di Lammermoor, inspiré lui aussi d'un roman de Walter Scott. La dimension tragique de l'héroïne donne à cet opéra une dimension romantique. Bellini est mort trois jours avant cette représentation et Donizetti en est profondément affecté. Il composera pour lui une Messe de requiem et un lamento sur la mort de Bellini. Rossini a pris une retraite précoce. Désormais l'étoile de Donizetti va grandir en Europe. Le décès successif de ses parents et une fille en 1836 puis de sa femme en 1837 lui fait quitter Naples où il se sent un peu à l'étroit et rejoint Paris sur une invitation de l'Opéra. La fille du régiment est sa première oeuvre composée sur place. Le succès de Donizetti gêne certains compositeurs locaux dont Berlioz. La première de la fille du régiment fera l'objet de manifestations hostiles. Deux ans plus tard, il se rend à Vienne. Il y crée en 1842 Linda di Chamounix qui triomphe puis écrit son dernier chef d'oeuvre : Don Pasquale joué au théâtre des Italiens en 1843. Alors qu'il est à son apogée, sa santé se dégrade très rapidement. Transporté en février 1846 dans un hôpital près d'Ivry, il souffre de dégénérescence cérébro spinale. Son neveu le ramène dans sa ville natale à Bergame où il décède le 8 avril 1848 auréolé d'une gloire qu'il ne pouvait plus apprécier.

Donizetti a écrit 72 opéras dans sa carrière. La vitesse à laquelle il composait était devenue légendaire. La plupart de ses oeuvres connaissent un oubli total. Seuls Don Pasquale, L'Elisir d'Amore, Lucia di Lammermoor, La Fille du régiment sont régulièrement joués. Pourtant certains comme Il Duca d'Alba, Anna Bolena, Lucrezia Borga ...méritent un bien meilleur sort.