Jacques Offenbach est né à Cologne en Allemagne en 1819. Son grand-père, Judas Eberst était déjà chanteur et professeur de musique et s'était installé dans la banlieue de Francfort, à Offenbach sur le Main. Le père quant à lui, hérita également de ce goût pour la musique et s'installa à Cologne où il jouait dans des orchestres locaux. Surnommé Der Offenbacher, il garda ce nom et en 1805, il épouse Marianne Rindskopf avec laquelle il aura dix enfants. Jacques (Jakob à la naissance) était le septième. Il eut une enfance heureuse et apprit le violon auprès de son père. Très vite il montre tout son talent et compose dès l'âge de neuf ans. Son instrument favori devient le violoncelle. Avec un frère et une soeur, il fonde un trio qui se produit dans les salles de danse et dans les cafés. Pour développer ce talent, Jacques est envoyé à l'âge de quatorze ans avec son frère Julius au Conservatoire de Paris.
C'est Cherubini qui, impressionné, inscrivit les deux enfants bien qu'ils fussent d'origine étrangère. Au bout d'un an, Offenbach quitte le conservatoire sans diplôme et rêve de composer pour la scène. Son talent au violoncelle lui assure des revenus notamment dans l'orchestre de l'Opéra Comique. Halévy, meilleur compositeur d'opéras à l'époque se prend d'amitié pour le garçon et lui donne des cours. La réputation du jeune garçon grandit et il compose quelques musiques de scène pour l'Opéra Comique, donne des concerts au violoncelle dès 1839. En 1840, à la suite du décès d'un de ses frères, Julius et lui retournent à Cologne. Durant ce séjour, leur mère décède également.
De retour à Paris, Offenbach s'éprend d'une jeune fille, Herminie. Devant la réticence des parents à confier leur fille à ce jeune allemand, il multiplie les concerts et écrit une chanson : "à toi" qui sera sur toutes les lèvres. Il se rend dans d'autres pays notamment à Londres en 1844 où il obtient de nombreux succès qui lui permettent de rentrer la tête haute et les poches pleines. Il épouse Herminie le 14 août 1844, union qui sera longue et heureuse. La révolution de 1848 l'oblige à rentrer provisoirement à Cologne et il revient en 1850. Il est alors nommé directeur de la musique et chef d'orchestre à la Comédie Française.
En 1855, sur une commande d'Hervé du théâtre des Folies nouvelles, il compose La Reine des Iles qui remporte un certain succès. Cette année 1855 est celle de la Grande Exposition universelle de Paris. Offenbach en profite pour louer un petit théâtre sur les Champs Elysées qu'il baptise "Les Bouffes parisiens". Il y présente deux de ses opérettes dont Les deux aveugles qui lui vaut cette fois un triomphe. Désormais il règne sur la scène musicale du Second Empire. En 1857, Il est acclamé à Londres où il se produit avec sa troupe dont Hortense Schneider qui devient son interprète fétiche. En 1858, il réalise son premier grand spectacle : Orphée aux enfers. Malgré un parfum de scandale, cette pièce finit par s'imposer. En 1860, le ballet Le Papillon fait un triomphe et l'air de La valse des rayons est très célèbre. Désormais les chefs d'oeuvre se suivent : La Belle Hélène (1864), Barbe Bleue (1866), La Vie parisienne (1866), La Grande duchesse de Gerolstein (1867), La Périchole, opéra romantique, aura moins de succès.
La guerre de 1870 entre l'Allemagne et la France oblige une fois encore Offenbach à se faire discret. Son succès est toujours immense à l'étranger mais en France, son heure est passée. Qualifiée de Prussienne, sa musique n'intéresse plus. Offenbach fait encore une tournée triomphale aux Etats Unis mais il a le mal du pays. De retour en France, il continue à composer : Madame Favart puis son ultime chef d'oeuvre : les contes d'Hoffmann, synthèse entre la musique légère et la musique classique. Il meurt le matin du 5 octobre 1880 sans avoir pu assister à la création de cette pièce qui jette les bases de la comédie musicale.
Le nom d'Offenbach est indissociable de la musique d'opérette. Il en est le créateur. Doué d'une étonnante invention mélodique, il a su faire rire en musique. Devenue désuette, cette musique connait un regain d'intérêt de nos jours.