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"Aspects
de Chopin, c'est le titre discret qu'Alfred
Cortot avait donné à une série d'essais
traitant des portraits de Chopin, de sa main, de
ses concerts, de sa méthode de piano, etc. Pour
cette XVIIe édition du Festival Chopin, dont les
concerts se feuillettent comme autant de
chapitres, nous l'étendons à l'uvre du
compositeur. On y entendra des musiques vouées
à la danse, qu'elle soit valse, tarentelle ou
menuet, occupation peut-être moins
« inutile » que ne le prétend la
fameuse épigraphe des Valses de
Ravel ; des musiques dédiées aux
poétiques prouesses des doigts, ces
« grands inspirateurs » ; des
musiques tirées de cet « arbre
généalogique » que Cocteau jugeait
indispensable à la beauté et à la vérité du
chant ; d'autres nées de la nuit, que Novalis
appelait « le sein fécond de la
Révélation » ; d'autres inspirées
par l'Italie, qui fut le rêve lumineux de ce
Slave ; d'autres habitées par la mort,
depuis le tourbillon fatal qui clôt la Sonate
funèbre jusqu'au « tombeau »
d'un nocturne de Fauré. On verra l'homme Chopin
dans ses humeurs contradictoires : ici l'ironie
et la verve, là les sursauts de fièvre et de
révolte, et toujours (comme chez Schumann, qu'il
n'aimait pourtant guère) le va-et-vient du clair
à l'obscur, l'impossible partage entre deux
moitiés d'âme irréconciliées : nous avons
tous notre Eusebius et notre Florestan
Hors
thème, le Festival a confié la soirée
d'inauguration à Aldo Ciccolini, et le concert
de clôture à France Clidat.
Une
des vocations du Festival est de faire découvrir
de jeunes talents du piano. Nous leur réservons
cette année deux dimanches « à portes
ouvertes ».
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