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"En juin 1995, comme
chaque année après le concours de flûte du
CNSM de Paris, tu avais invité étudiants et
amis à venir fêter l'événement chez toi. Pour
moi, C'était la dernière fois que j'y
assistais, puisque j'arrivais au terme de mon
activité au Conservatoire. Avec beaucoup de
délicatesse, tu évoquas le fait que j'avais
été, il y a bien longtemps, le premier à te
faire confiance en te faisant jouer avec moi
comme Soliste dans une émission de musique de
chambre à l'O.R.T.F. |
Je
n'aurais jamais pensé à l'époque, que cela aurait tant
d'importance dans ta vie. Peut-être est-ce en souvenir
de cette émission que, quelque temps plus tard, tu
m'invitas à ton tour à participer avec Jean-Pierre et
toi à l'enregistrement du trio pour trois flûtes de
Beethoven... Ce même Beethoven dont tu viens de graver
les Sonates sur ces deux CD, nous offrant un dernier
témoignage extraordinaire de ton art.
Je
n'oublierai pas Ies visites improvisées que tu faisais
dans ma classe. Nous parlions de tout, de cette grande
école à laquelle nous étions tous deux très
attachés, de la vie en général, de tes projets à
Collias... C'était un moment de grande sincérité et
cela nous faisais du bien.
Longtemps,
longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
...
Alain, je t'écoute."
Christian Lardé
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