Edward Elgar est né le 2 juin 1857 à Broadheath, petit village anglais de l'Ouest de l'Angleterre. Son père William est accordeur de pianos et organiste. Sa mère Anne est un femme cultivée. A l'âge de trois ans, sa famille s'installe à Worcester. Le jeune Edward reçoit sa formation musicale de sa famille et sera toute sa vie autodidacte. Il apprend à jouer pratiquement seul du piano et du violon. Il termine sa scolarité à l'âge de quinze ans. Ses parents l'orientent vers une carrière d'avoué mais il les persuade rapidement que cette carrière n'est pas faite pour lui. Peu à peu, il donne des leçons de violon, et se fait connaitre comme professeur, compositeur et orchestrateur.
En 1877, à Londres, Pollitzer chef d'orchestre du New Philharmonia, lui donne quelques leçons. De 1879 à 1884, il dirige l'ensemble musical d'un asile d'aliénés où la musique est donnée en thérapie ! A partir de 1882, il est également premier violon dans l'orchestre du Three Choirs Festival. Le musicien ne parvient cependant qu'à se faire une petite réputation locale. Cependant, grâce à l'aide de Pollitzer, une partition d'Elgar, Sevillana, est jouée dans des concerts à Hyde Park. A l'occasion d'un séjour de trois semaines à Leipzig, Elgar aura l'occasion d'entendre le fameux orchestre Gewandhaus de cette ville. En 1884 il assiste émerveillé à la représentation à Worcester du Stabat Mater et de la symphonie en ré majeur dirigés par Dvorak lui-même. En 1885, quelques unes de ses oeuvres sont publiées par Schott. En mai 1889, Elgar épouse Caroline Alice Roberts, fille d'un général de l'armée des Indes. Son épouse ayant hérité de modestes revenus, Elgar s'adonne davantage à la composition. En 1890, nait une fille Carice qui sera leur unique enfant. A partir de cette époque, Elgar compose plusieurs cantates : the Black Night, Scenes from the sage of King Olaf. C'est le début du succès. En 1897, sur une commande du festival de Leeds, il compose Caractacus une oeuvre qui sera mal exécutée et qui aura un succès mitigé malgré la dédicace à la reine Victoria.
En 1898, Elgar ébauche une oeuvre célèbre les Enigma variations :"j'ai ébauché une série de variations sur un thème original: j'y ai pris beaucoup de plaisir car j'ai donné à chacune d'entre elles le nom d'un de mes amis." Cette pièce lui apportera enfin la consécration. Il deviendra ami avec Gabriel Fauré et fait la connaissance de Richard Strauss. Au début du siècle, il s'installe à Malvern Wells. Il y écrit un oratorio Le rêve de Gerontius. L'exécution pourtant dirigée par Hans Richter, est une nouvelle fois ratée et c'est le désastre. Néanmoins, cet oratorio emporte un succès en Allemagne. De retour en Angleterre, il présente deux des marches Pomp and Circumstance qui sont un succès dont une mélodie de la première marche sera pratiquement considérée comme un second hymne national.
L'année 1904 est l'année de gloire pour Elgar. Il reçut le titre de Sir et le festival de Covent Garden lui rend hommage à plusieurs reprises. De 1905 à 1910, Elgar écrit encore deux oratorios : les Apôtres et le Royaume mais aussi deux symphonies et un concerto pour violon. La première symphonie est présentée en 1908 et sera exécutée près de cent fois dans le monde. Cette oeuvre est considérée comme sa pièce la plus importante. Grâce à l'aide de la violoniste Leonora Speyer, il peut mener à bien la composition de son concerto pour violon. En 1911, Elgar prend la tête de l'orchestre symphonique de Londres. L'exécution de sa deuxième symphonie n'aura pas le succès attendu. Il s'installe ensuite dans une magnifique maison de Londres. En 1914, à la déclaration de guerre, la mélodie "terre d'espoir et de gloire" de Pomp and circumstance est sur toutes les lèvres. Désormais, il compose très peu. En 1919, il achève son concerto pour violoncelle. En 1920, son épouse décède et Elgar est effondré. Il ne composera plus rien d'important jusqu'à sa mort le 23 février 1934.
Considéré dans son pays comme un compositeur de premier plan, Elgar a contribué au renouveau de la musique anglaise du XXème siècle. Elgar est un romantique aux sonorités orchestrales modernes. Ses oratorios sont dans la lignée de Haendel. Son oeuvre symphonique redonne sa place à la musique anglaise.