Frédéric Françis Chopin est né le 1er mars 1810 à Zelazowa Wola, près de Varsovie en Pologne. Il est le fils de Nicolas Chopin, né en 1771 à Marainville dans les Vosges. Celui-ci quitta la France pour aller faire fortune ailleurs. En 1810, il est nommé professeur de Français au Lycée de Varsovie. Auparavant, il a épousé en 1806 une polonaise Justyna Krzyzanowska. Chopin aura trois soeurs nées en 1807, 1811, 1813. A l' âge de six ans, Frédéric commence à prendre des leçons de piano auprès d'un professeur tchèque Zywny, compositeur, violoniste de formation. Il lui fait découvrir le répertoire classique allemand. Enfant prodige, très doué pour l'improvisation, il se produit très tôt en public, s'essaye à la composition. Une polonaise en sol mineur est éditée en 1817 et les critiques sont très favorables. Il ne tarde pas à devenir célèbre et se fait connaître en interprétant ses propres oeuvres. En 1822, Zywny n'a plus rien à lui apprendre. Il fréquente le lycée de 1823 à 1826 et peut s'inscrire au conservatoire. Il commence à prendre des leçons de contrepoint auprès de Josef Elsner, Directeur du conservatoire. Au cours d'un séjour à Berlin il croise Mendelssohn (né en 1809) sans oser s'adresser à lui. En 1829, il se rend à Vienne pour la publication de quelques unes de ses oeuvres. Il y donne un concert qui aura un succès très chaleureux. Il gagne Varsovie et compose son premier concerto pour piano en fa mineur (qui porte le n°2). A Varsovie, il sera très impressionné et marqué par la virtuosité de Paganini.
En 1829, Chopin quitte la Pologne. Il fait un court voyage à Vienne et fait la connaissance de Kreutzer, violiniste ami de Beethoven. Un concert organisé le 11 août obtient un succès retentissant. Dès ce concert décisif, Chopin se distingue par sa façon particulière de jouer. Sa sonorité est délicate; elle n'impressionne ni par sa force ni par les déchaînements mais plutôt par ses nuances et ses contrastes. Il ne fait donc pas concurrence aux virtuoses que sont Liszt ou Thalberg. Après avoir visité Dresde et Breslau, il retourne à Varsovie. En 1830, il repart pour Vienne. Chopin est déçu par un accueil très tiède. Il ne pourra donner que deux concerts durant ce séjour et qui n'auront qu'un succès d'estime. Néanmoins, il compose sans relâche essentiellement pour le piano. Chopin quitte alors Vienne pour Londres (via Paris).
L'insurrection de la Pologne contre les Russes prend une tournure catastrophique. La répression de l'insurrection polonaise lui inspire l'étude en ut mineur N°12 dite "la révolutionnaire". Il arrive à Paris en septembre 1831. Chopin fait la connaissance de nombreuses personnalités de la musique : Pleyel, Liszt, Mendelssohn, Kalkbrenner...Il y fait ses débuts en concert le 26 février 1832. C'est le triomphe. Il ne tarde pas à devenir le professeur de piano le plus sollicité de Paris et sa situation financière devient confortable. Néanmoins il se refuse d'être un virtuose. En dix-huit ans de présence à Paris, Chopin ne donnera que dix-neuf concerts. En 1832, Chopin passe pour être l'amant de Delphine Potocka, musicienne talentueuse. C'est l'époque de la composition de nocturnes, d'études, de mazurkas (danse polonaise). Chopin se consacre beaucoup à la composition car il n'a pas la maitrise et la constitution physique d'un Liszt pour jouer du piano en public. Chaque concert, malgré des moyens techniques importants, est pour lui supplice et angoisse. Sa santé est fragile et, pour cette raison, il ne pourra se marier avec Maria Wodzinska. En 1835, Il profite d'une cure de ses parents à Carlsbad pour les rejoindre. Il en profite pour rendre une visite aux Schumann à Leipzig. Au retour de ce voyage, il crache du sang et est dans un état d'extrême fatigue. Désormais, il souffre de toux chronique. Voulant épouser Maria Wodzinski, fille d'une famille qu'il connait depuis l'enfance, la mère de celle-ci refusera en raison de sa maladie.
En 1836, chez Liszt, Chopin est présenté à Georges Sand. Celle-ci fume le cigare, porte des pantalons. Ceci est bien loin des jeunes Polonaises. D'abord réticent, il refusera une invitation à Nohant l'été 1837. En ocotbre 1837, il cédera à ses avances et une liaison de dix ans, de 1837 à 1847s'établit. Chopin est atteint de turberculose et il va se faire soigner à Majorque avec G. Sand. L'aggravation de la maladie les incite à rentrer à Paris. Le couple passe ses étés à Nohant et le reste de l'année ils résident dans leur appartement respectif. Chopin fera encore la connaissance de Moscheles, pianiste virtuose de l'époque. Le couple a également pour amis Honoré de Balzac, les compositeurs Meyerbeer et Berlioz.
La maladie de Chopin s'aggrave. Le 26 avril 1841, il donne encore un grand concert chez Pleyel mais la vie du couple se dégrade en raison principalement d'un roman de Georges Sand dans lequel elle fait état de leur vie de couple sans retenue. Ces années sont décisives pour la carrière de Chopin. Il compose nombre de chefs d'oeuvre : Fantaisie en fa majeur (1841), Ballade en la bémol majeur (1841), Tarentelle (1841), Berceuse (1843), Sonate en si mineur (1844), la Barcarolle (1846)... En juillet 1847, c'est la rupture par lettre de Georges Sand due principalement au caractère de Chopin devenu insupportable. L'état du musicien, dépressif, ne cesse d'empirer. En 1847, il compose très peu : 3 valses op.64, La terre promise, rien en 1848 et en 1849 seulement ses mazurkas op.67 n°2 et op.68 n°4.
Sans se soucier de son état, il fait encore une tournée en Angleterre en 1848. Il se produit en concert à Londres, Manchester, Birmingham, Edimbourg. Le 16 novembre, il se rend à un concert de charité à Londres. Il doit faire des efforts surhumains pour assurer sa prestation. Il rentre à Paris le 23 novembre 1848. Après une légère rémission de sa maladie de quelques mois, sa soeur Louise vient à Paris pour le soigner mais il est trop tard. Il meurt place Vendôme à Paris le 17 octobre 1849. Ses funérailles ont lieu à l'église de la Madeleine. Selon ses volontés, le requiem de Mozart sera interprété intégralement. Il est inhumé depuis au cimetière du père Lachaise.
Chopin n'a pratiquement écrit que des pièces pour piano (hormis trois sonates et deux concertos pour piano) très caractéristiques (mazurkas, polonaises, valses, études, préludes, nocturnes, ballades, etc.). Son nom est associé à jamais au piano. Le folklore polonais est omniprésent et déterminant dans son oeuvre. Chopin était un ardent patriote. Son style procède également du caractère brillant de la musique de piano préromantique (Hummel, Field) et de la tradition classique (Mozart). Son oeuvre a exercé une influence considérable sur presque tous les compositeurs, du XIXe au début du XXe siècle.